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Il existe pléthore de romans africains à lire absolument. En voici dix incontournables.

→ L’enfant noir de Camara Laye

Véritable roman intemporel paru en 1953, L’Enfant noir est considéré comme « l’un des textes fondateurs de la littérature africaine contemporaine ». Camara Laye s’y raconte, depuis ses cinq ans jusqu’à son départ pour l’Europe, et c’est à la fois délicieux et hyper instructif.

→ La grève des battu de Aminata Sow Fall

Dans ce savoureux conte satirique, l’autrice dépeint les mœurs et met en lumière deux entités opposées : les plus faibles, les mendiants d’une part, et l’élite aux commandes d’autre part. Quand Mour Ndiaye, un homme politique véreux, décide de débarrasser la ville des mendiants qui selon lui la salissent, il ne sait pas qu’il vient de mettre en branle une machine qui va le mener à sa perte. Avec ce roman à la fois drôle et piquant, Aminata Sow Fall montre combien des pratiques ancrées ont un sens, n’en déplaise à ceux qui ne le voient pas !

→ Amkoullel, l’enfant peul de Amadou Hampâté Ba

Ce livre gagnerait à être lu à haute voix. Car en plus d’être un beau texte, un texte profond, c’est écrit dans une langue chatoyante. A la fois autobiographie et œuvre de mémoire, Amkoullel, l’enfant peul raconte l’auteur et par la même, raconte le continent ouest africain, ses transmissions ancestrales et ses traditions orales. Une référence absolue pleine de sagesses.

→ L’aventure ambigüe de Cheikh Hamidou Kane

Samba Diallo est confié par son père au chef de la tribu. L’enfant va fréquenter l’école coranique jusqu’à être en âge d’aller à l’école du colon. Sauf que les anciens se concertent et se demandent s’il est bon d’envoyer Samba, doté de facultés intellectuelles exceptionnelles, à l’école européenne. Le jeune garçon va finalement aller jusqu’à Paris où il fera des études brillantes, mais il sera vite conscient du fossé qui va se creuser entre sa culture et celle du Blanc. Un roman de tiraillements et de guerre intérieure.

→ La saison de l’ombre de Leonora Miano

La traite négrière et ses horreurs, voilà le sujet du septième roman de Leonora Miano. Avec une écriture très vivante et fluide, l’autrice nous plonge au cœur d’un village d’où disparait une douzaine d’hommes après une agression éclair. Le clan ne comprend pas, les chefs prennent des décisions incompréhensibles. Ils ne peuvent imaginer les rafles des négriers, les bateaux, les cales infâmes, la traite humaine. Mais des voix s’élèvent, qui enquêtent et découvrent l’ampleur de l’horreur. Un roman très fort, plein d’humanité.

→ Ville cruelle de Eza Boto

Ville cruelle est le premier roman de l’écrivain camerounais Mongo Beti, publié sous pseudonyme. Dans ce livre, Banda, orphelin de père, est élevé par sa mère, qui ne demande qu’une chose : voir son fils marié. Pour satisfaire les désirs de sa mère, Banda doit réunir suffisamment d’argent pour la dot. Alors il se rend en ville pour y vendre du cacao. Or la ville est le territoire du colon. Banda va y découvrir les humiliations, la discrimination, l’exploitation, le crime. Un roman éloquent.

→ Allah n’est pas obligé de Ahmadou Kourouma

Paru en août 2000, le roman raconte l’histoire d’un garçon d’une douzaine d’années, Birahima, Avec les mots de cet enfant ivoirien à la fois naïfs et maladroits, l’auteur raconte les enfants soldats. Il faut être prêt à lire ce roman à la fois puissant et brûlant.

→ Les bouts de bois de Dieu de Ousmane Sembène

En 1947, les cheminots africains de la ligne Dakar-Niger se mettent en grève. Ce qu’ils veulent ? Obtenir les mêmes droits que les cheminots français. La lutte va durer cinq longs mois durant lesquels, peu à peu, l’ensemble de la population s’implique. Malgré les difficultés, la faim, la répression, le conflit ne faiblit pas, au contraire. La confrontation, en même temps qu’elle fait progresser les droits des travailleurs, leur permet également une énorme prise de conscience, profondément humaine, excessivement enrichissante. Un roman magnifique !

→ Tout s’effondre de Chinua Achebe

Dans ce roman riche, Chinua Achebe raconte le destin d’Okonkwo, qui vit un véritable choc culturel quand arrivent les Britanniques. L’écriture très expressive de l’auteur nous montre l’étendue de la tragédie d’un homme qui tenait plus que tout à occuper le rang le plus élevé au sein de son clan, y arrive, et voit peu à peu se désorganiser la vie sociale du clan. Un livre ardent !

→ Soundjata, ou l’épopée mandingue de D.T. Niane

A la manière des griots, ces conteurs hors pair, D.T. Niane raconte l’épopée de Soundjata Keïta, le fondateur de l’empire mandingue au XVIIIème siècle. Un texte court, entre histoire et mythologie.

 

 

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