J’ai écrit trois romans. Voici leur histoire.

 

J’ai publié trois romans et j’ai chaque fois appris de ces phases intensives d’écriture. 

Premier roman : le temps des erreurs

J’avais 24 ans quand est paru mon tout premier roman, Les cellules de la galère.

Je ne connaissais absolument rien au monde de l’édition.

A cette époque, mon père était abonné à L’Obs (qui s’appelait alors Le Nouvel Observateur).

Il venait d’en finir la lecture et l’avait balancé sur la table du salon. Je m’en suis emparé pour le feuilleter à mon tour, et mes yeux sont tombés sur un encart publicitaire.

Premier roman

Envoyez vos textes ! Nous vous publions ! Voilà ce que promettait l’annonce. Une adresse postale était jointe (c’était en 2003, l’ère internet était encore balbutiante et les manuscrits s’envoyaient par la Poste), j’en ai pris note, et l’après-midi même, j’allais faire imprimer mon manuscrit.

La maison d’édition s’appelait La Société des Ecrivains (je ne sais si elle existe encore aujourd’hui), et elle m’a très vite appelée pour me dire qu’elle souhaitait me publier.

Je vous laisse imaginer la vague incroyable de joie qui m’a envahie, immédiatement suivie d’une douche glaciale. Pour voir mon roman enfin en librairies, il me fallait débourser la modique somme de 12 900 francs (environ 2000 euros) incluant le coût de la maquette, la couverture, et le montage des pages du livre. 

Je n’avais pas cette somme. J’étais étudiante et je touchais un peu plus de 400 euros par mois. Je me suis donc endettée, et mon premier roman est sorti.

Sauf qu’une fois la somme versée, je n’ai plus jamais eu de nouvelles de la maison d’édition.

Je n’ai jamais vu mon livre en librairies. Il fallait le commander pour l’avoir. Et à part les proches et les amis de proches, Les cellules de la galère n’a pas touché grand monde. Une belle déception qui allait laisser des traces.

Deuxième roman : le temps du retour

Il m’a fallu attendre treize ans avant de songer de nouveau à une publication.

Treize longues années durant lesquelles je n’ai cessé d’écrire. 

Treize longues années durant lesquelles je me suis perdue.

Treize longues années durant lesquelles j’ai été maman, j’ai exercé différents métiers (tous liés au livre !), j’ai lu énormément.

Treize longRoman sur l'immigrationues années… et une rencontre qui chamboule tout. 

Février 2015, j’assiste à une conférence quand une jeune femme vient s’asseoir près de moi. Elle s’appelle Zora, et elle vient de lancer un atelier d’écriture à Gennevilliers. Elle m’a entendue parler écriture avec une jeune fille juste en face, et elle me glisse sa carte ainsi que l’adresse de l’atelier… qui a lieu le lendemain !

J’hésite un peu et puis m’y rends, pleine d’appréhension, pour en ressortir deux heures plus tard comblée.

Je suis enfin de retour sur mon chemin, celui sur lequel je me sens alignée, pleine de mots, pleine de vie. 

Mon deuxième roman vit en moi depuis de longues années. Il est né d’une question, celle de ma fille aînée qui, entendant mon père s’exprimer, m’a demandé : Pourquoi il a un accent Papi ? 

En lui expliquant pourquoi, j’ai réalisé une chose : l’histoire de mon père, de ma mère, leurs voyages, leurs rêves et leurs parcours, devaient être racontés, transmis. Leurs vécus, aussi singuliers qu’extraordinaires, méritaient d’être relatés. Une fois trouvé le bon fil à tirer, je me suis lancé et le premier jet a été écrit en un mois. Le Fils de Zahwa était lancé. 

Mes années d’apprentissages m’avaient aguerries. Je savais où je mettais les pieds et le milieu de l’édition n’avait que peu de secrets pour moi. Mon deuxième roman a donc rencontré son public, j’ai participé à de superbes événements autour du livre, et la thématique a parlé à nombre de lecteurs. 

Troisième roman : le temps de l’affirmation

Entretemps, Bookapax, mon compte Instagram dédié au livre et à l’écriture, a pris une belle ampleur. J’ai pris ma place dans le monde du livre, j’y ai une voix, forte, suivie et affirmée.

roman sur la maladie

Sur le plan personnel, les dernières années n’ont pas été de tout repos, loin de là.

Une épreuve, celle de la maladie, a secoué mon foyer. Je suis de ceux qui n’écrivent pas sous le coup de l’émotion. J’ai encaissé, j’ai observé, j’ai absorbé.

Et quelques années plus tard, tout ce que mon corps avait emmagasiné a jailli en mots. Un Territoire est né, inspiré de ce vécu.

Avec ce roman, j’ai choisi la liberté et l’auto-édition, m’appuyant sur les réseaux sociaux pour le faire connaître du plus grand nombre de lecteurs. Leurs retours ne se sont pas fait attendre, pleins d’enthousiasme.

« Une belle écriture pleine d’optimisme »

« J’ai été emportée par l’histoire ! »

« Encore un roman qui m’a happée dès les premières lignes ! »

« Un très beau roman avec un thème assez peu abordé »

« Un livre émotionnellement puissant »

Vers le quatrième roman ?

Assurément ! Il est en cours d’écriture.

Si je devais vous en dire deux mots, je dirais héroïne contemporaine, racisée, en prise avec des problématiques de son temps, et avec d’autres tout à fait universelles.

Mais en vous disant ça, je ne vous dis rien, ou pas assez.

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Au plaisir.